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?GUADELOUPE : NOUVELLES NUITS D’ÉMEUTES ET DÉPLOIEMENT RÉPRESSIF MILITARISÉ

novembre 21, 2021

– Le gouvernement en guerre contre la population guadeloupéenne –

La Guadeloupe entre dans sa 7ème journée d’agitation. Le mouvement de grève qui se construisait autour de l’opposition au pass sanitaire est en train de se transformer en véritable insurrection généralisée alors que l’État coloniale s’engage dans sa mécanique répressive.

Sur l’île, depuis le 19 novembre, un nouveau couvre-feu de 18H à 5H du matin a été décrété par la préfecture. Celui-ci intervient seulement quelques jours après la fin d’un autre couvre-feu, pseudo-sanitaire, qui se terminait le 15 novembre, date du début de la mobilisation. Sur place les forces de l’ordre se déchaînent et les violences policières se multiplient. Les vidéos de tirs de gaz lacrymogène et les passages à tabac de manifestants qui circulent sur les réseaux sociaux viennent étayer les témoignages. Les gendarmes mobiles ont été filmés, tirant des grenades explosives GM2L depuis leur convoi roulant.

Les blindés de la gendarmerie nationale sont utilisés et des véhicules de l’armée transportent les compagnies anti-émeute sur tout le territoire. Des dizaines d’arrestations ont déjà eu lieu. Moins de 24h après l’annonce du ministre de l’intérieur qui avait promis d’envoyer 200 forces de l’ordre supplémentaires pour « prêter main-forte » aux milliers de contingents déjà présents sur l’archipel, les premiers renforts étaient acheminés par voie aérienne.

Un déploiement express mais la gestion sécuritaire ne s’arrête pas là. Suite aux nouvelles ‘émeutes à Pointe-à-Pitre, nouvelle annonce de Gérald Darmanin : pour écraser la révolte, une cinquantaine d’agents surentraînés et surarmés du RAID et du GIGN vont rejoindre les forces d’occupation. Des brigades spécialisées dans l’antiterrorisme et le grand banditisme intervenant lors de prises d’otages vont être utilisées pour des opérations de maintien de l’ordre. Un délire répressif et une certaine idée du « dialogue social ». Autrement dit, l’Etat envoie des moyens immenses en un temps record alors que l’île n’a pas de moyens sanitaires ou sociaux depuis des années.

Cependant les guadeloupéens ne décolèrent pas. La batterie de mesures sécuritaires successives du gouvernement ont même renforcé la détermination du mouvement. La plupart des axes de circulation sont barricadés, donc impraticables. Parfois des clôtures ou des palissades de chantier ont été soudées entre-elles, du béton est coulé à même la route. La police ne passe plus.

Depuis plusieurs nuits à Pointe-à-Pitre, les infrastructures coloniales sont neutralisées : local LREM, banques, magasins de grande distribution sont détruits ou pillés. Les distributeurs automatiques sont arrachés à coup de tractopelle tandis que la gare routière est littéralement partie en fumée. Un commissariat de police et une armurerie auraient été dévalisés par les insurgés. La misère sociale et les difficultés économiques organisées par les politiques coloniales ont fini par faire déborder le vase en Guadeloupe. Et le brasier de la révolte n’est pas prêt de s’éteindre. Le peuple guadeloupéen semble s’organiser pour tenir le siège.